12/12/2014

Electrosmog : l’enfance en danger


Le quatrième dossier du Grappe vient à point pour rappeler que la santé des enfants ne peut faire l’objet d’un compromis.

Voici l'introduction de ce dossier et quelques extraits, le dossier complet, paru fin septembre 2014, est disponible au prix de sept euros au bureau du Grappe, rue Basse-Marcelle 26 à Namur.

"Les effets sur la santé des rayonnements électromagnétiques non ionisants devraient être sérieusement pris en considération par les décideurs politiques. 

Depuis plus de 25 ans, nous avons œuvré pour une prise de conscience de la vraie nature des risques en la matière et plaidé pour l’application du principe de précaution. Nous nous sommes toujours appuyés sur les connaissances scientifiques disponibles pour justifier des mesures efficaces de limitation de l’exposition des personnes et plus particulièrement des enfants. Les enfants sont en effet particulièrement vulnérables aux agressions de toutes sortes dans l’environnement chimique, biologique et physique.
Les mises en garde émanant de spécialistes indépendants des lobbies industriels n’ont pas suffi à maitriser le déferlement irresponsable des technologies de télécommunication sans fil. A ce jour, nous sommes tous immergés dans un brouillard électromagnétique qui menace gravement les nouvelles générations, avec la complicité active des décideurs fascinés par les perspectives de croissance de secteurs industriels pour lesquels l’argent est la seule valeur.

A cette complicité active, nous entendons opposer notre détermination à lutter contre le fait accompli et la perspective d’un scandale sanitaire sans précédent. Nous disposons d’une somme impressionnante de données scientifiques qui étayent les prises de position et les recommandations de responsables de la santé et de médecins partout dans le monde.

Le dossier que nous vous proposons fait le point sur les connaissances disponibles à ce jour et propose les pistes politiques et individuelles pour éviter et limiter les risques. Il a pour ambition d’ouvrir les yeux de tous les parents soucieux avant tout de l’avenir de leurs enfants et de les convaincre qu’il y a urgence à se mobiliser."

Paul Lannoye et Daniel Comblin (Grappe).

Extraits du dossier (publiés par écobati) :

Quelques rappels :

1. Un champ électrique (E) représente la force électrique exercée sur une particule chargée (se mesure en V/m)
Les propriétés d’un milieu sont décrites par le champ magnétique (H) ou l’induction magnétique (B) (ex : le champ magnétique terrestre).
Des charges électriques en mouvement provoquent une induction magnétique, donc un champ magnétique (se mesure en tesla ou en gauss 1T=10000G).
1μtesla (soir un millionième de tesla) = 10mG (10millième de Gauss)

2. Une onde électromagnétique est une oscillation d’un champ électrique et d’un champ magnétique se propageant dans l’espace ou la matière. La longueur d’onde est la distance qui sépare deux vagues de l’onde.
Dans le vide, la vitesse de propagation est « c » qui vaut 300 000 km/seconde.
La fréquence (f) est liée à la longueur d’onde (λ) par la formule λ=c/f

3. Une onde transporte une quantité d’énergie proportionnelle à la fréquence d’oscillation (celle-ci se mesure en hertz « Hz »). Elle transporte aussi une information et ceci pas seulement dans la gamme des radiofréquences utilisées pour la radio et la télévision.

Comme tous les êtres vivants, l’homme est un émetteur-récepteur électromagnétique et son fonctionnement est régulé par des processus électromagnétiques internes permanents.
Dans le domaine des basses fréquences, le cerveau émet des signaux qui couvrent une gamme de fréquences allant de 0.5 à 30 Hz. Le sommeil profond est caractérisé par l’émission d’ondes delta (0.5 à 4Hz), les ondes thêta (4 à 8Hz) sont caractéristiques de la première phase de sommeil lent et du sommeil des enfants, les ondes alpha (8 à 13Hz) sont émises par un sujet normalement détendu, les yeux fermés ; enfin les ondes bêta (14 à 22Hz) ont une intensité renforcée en cas de tension nerveuse et lors du sommeil paradoxal.
Quant aux champs électromagnétiques de microondes (ou hyperfréquences), ils sont eux aussi largement utilisé dans l’organisme humain pour la communication biologique par les oscillations propres des molécules fonctionnelles (enzymes et autres protéines, acides nucléiques, hormones et autres).

Les êtres vivants, parmi lesquels l’homme, ont eu entre 1 million et 1 milliard d’années pour s’adapter aux conditions électromagnétiques existantes dans leur espace vital. En quelques dizaines années, voir en quelques années pour ce qui est des hyperfréquences (micro-ondes), ces conditions électromagnétiques ont brutalement changé. Il est parfaitement légitime de penser que les conséquences en termes de santé soient importantes.

Le centre international de Recherche sur le Cancer (OMS), basé à Lyon, a classé en 2001 les champs magnétiques de fréquences extrêmement basses comme peut-être cancérigènes pour l’homme. On sait que ce « peut-être » est une formule diplomatique permettant de rallier tous les experts concernés, y compris les plus réticents en raison de leurs fausses certitudes passées.

On constate que le brouillard électromagnétique dans lequel nous sommes immergés n’est pas seulement composé de micro-ondes mais aussi d’ondes de fréquences très basses (ELF) qui semblent jouer un rôle très important pour accroitre la nocivité de ce brouillard.

Tableau récapitulatif des fréquences mises en œuvre par les dispositifs sans fil.


Hyperfréquences
Très basse fréquences
GSM (2G)
850 à 960 MHz
217 Hz – 8Hz
DECT (téléphone sans fil)
1880 à 1930Mhz
100Hz
UMTS (3G)
1940-1980Mhz
2130-2170Mhz
100Hz
1Hz
WI-FI
2400-2485Mhz
77 à 143 Hz
LTE (4G)
2600Mhz
Non communiqué

Les effets biologiques rapportés pour l’émission de radiofréquences de faible intensité et connus au moment de la publication de la recommandation européenne.

Densité de puissance (μW/cm²) valeur-seuil
Effet biologiques
Références
0,1
Altération de l’électro-encéphalogramme
Von Klitzing,1995
0,16
Altération des fonctions motrices, de la mémoire et de l’attention des enfants
Kolodynski,1996
0.05-5
Modifications du cycle cellulaire et de la prolifération cellulaire
Kwee,1997
0,2-8
Deux fois plus de risque de leucémie chez les enfants
Hocking,1996
1
Modifications de la barrière sang-cerveau protégeant le cerveau contre les dioxines
Salford,1997
4-10
Temps de réaction visuelle plus lent et mémorisation plus faible chez l’enfant
Chiang,1989


La législation belge

En région wallonne, la norme d’émission est de 2,4μW/cm² par antenne considérée individuellement, sans contrainte-plafond pour l’ensemble des immissions.
Quelques exemples de distances de sécurité entre un site d’émission de mobilophonie pour respecter une valeur maximale de rayonnement électromagnétique de micro-ondes dans l’environnement.

Les exemples repris dans le tableau ci-dessous sont des cas concrets relativement récemment en Région wallonne et bruxelloise.

Site
Opérateur principale
Puissance totale par direction
Distance de sécurité pour respecter la valeur de rayonnement maximale



2,4μW/cm² (3V/m)
0,1μW/cm²
(0,6V/m)
CHERATTE
Rue de l’église
(Mars 2010)
Mobistar
9.690W
177m
865m
ETERBEEK
Rue de l’étang
(avril 2012)
Base
41.361W
370m
1.788m
HEINSCH
Rue de la Bick
(avril 2013)
Proximus
Seul
7.431W
155m
757m
ETALLE
Rue Belle-vue
(avril 2013)
Proximus
10.375W
183m
909m
VISE
Rue Naessens
(août 2013)
Base
Proximus
Mobistar
29.369W
307m
1.507m
CHERATTE
Autoroute E25
(sept 2013)
Mobistar
UMTS
11.065W
189m
924m
WANDRE
Rue Bois Dame
(déc 2013)
Proximus
15.371W
229m
1.106m


Source : « Les dossiers du Grappe n°4 », septembre 2014, réalisé par la Grappe (Groupe de réflexion et d’action pour une politique écologique), par Paul Lannoye et Daniel Comblin. www.grappebelgique.be

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