Le point sur ce qui est déjà scientifiquement reconnu au sujet de l’impact des émissions de micro-ondes produites pour l’utilisation des communications sans fils.
par Wendy Malpoix.
La polémique autour de la nocivité « potentielle » des émissions de micro-ondes nécessaires aux communications sans fils, a un parfum de « déjà vu ». En effet, quelques études épidémiologiques ont de quoi faire frémir, ne nous disent-elles pas en cœur:
- L'une que l'incidence des cancers est multipliée par un facteur 4 pour les personnes qui vivent à 350 m d'une antenne sur une période de trois à sept ans. L'étude est faite dans le village de Netanaya (Israël) pour une population qui à le même niveau de vie et les mêmes habitudes alimentaires et culturelles[1].
- Une autre que le risque relatif de contracter un cancer après seulement cinq ans d'émission triple dans les 400 m autour de l'antenne émettrice. Cette étude a été faite dans un petit village allemand (Naila)[2]. Ces études ont été publiées dans des revues universitaires après "comité de lecture". Elles ont mobilisés des équipes scientifiques, des médecins et des hôpitaux. Comme le niveau d'exposition de la population autour des antennes relais est variable, il n'y a pas lieu de penser que les effets accélérant les processus cancéreux soient liés à des taux particulièrement élevés.
- Et puis, il y a cette thèse, défendue à l’Université de Minas Gerais, à Belo Horizonte, la troisième plus grande ville du Brésil, en 2011 par Adilza Condessa DODE, après des recherches de plus de dix ans. Cette thèse confirme l’hypothèse d’une corrélation non seulement entre l’accroissement des cas de cancers dans un rayon de 500 m autour des antennes, mais également de la hausse des pronostics de décès pour des cancers identiques autour des antennes.
Si les études épidémiologiques n'explicitent pas la manière dont les processus cancérogènes peuvent être catalysés par le fait de baigner et être amplement traversés par des champs de micro-ondes[3], d'autres études, faites en laboratoire, sur des cellules (y compris humaines), peuvent nous donner des indices. Ainsi, l'étude Réflex, a souligné le fait que des brisures d'un à deux brins d'ADN survenaient dans des cellules exposées aux champs micro-ondes à des limites fort basses (0,3 à 2w/kg c’est à dire à des doses inférieures à 0,1V/m)[4].. Ces phénomènes accroissent le potentiel mutagène des cellules (elles en augmentent les aberrations chromosomiques), mais également leur vieillissement. Ce vieillissement prématuré des cellules est justement pointé du doigt par le professeur A Vandervorst[5] qui a supervisé la thèse de Dirk Adang et coordonner plusieurs études sur l'impact du rayonnement des micro ondes sur des rats. Quels en ont été les résultats de cette thèse? Que des rats exposés en moyenne 2h/jour à des normes de 20v/m (autorisées par l'OMS) avait une durée de vie réduite de moitié par rapport aux rats non exposés pour des raisons qui nous sont inconnues. En effet, suite à ces résultats, et bien que les rats morts aient étés conservés dans du formol, les budgets nécessaires à leur autopsie ne sont pas arrivés. Hors, pour que leur autopsie soit validée scientifiquement, il fallait que des équipes scientifiques autorisées s'en chargent! Seuls trois des rats décédés ont été autopsiés: deux étaient morts d'un cancer, l'autre d'inflammations diverses…
Par ailleurs, des études faites en laboratoire, tant sur des insectes[6] que sur ces rats, ont toutes démontrés une perte de mémorisation des apprentissages les plus élémentaires pour la survie de ces espèces. De manière effarante, une étude danoise a également montré des capacités d'attention et de concentration inversement proportionnelles à l'âge auquel des enfants ont commencé à utiliser des GSM : plus ils avaient commencé tôt, plus ces capacités diminuaient.
Last but not least, il s'avère de plus en plus clairement que l'utilisation journalière des GSM augmente la fréquence des tumeurs au cerveau.
Parmi les études réalisées pour "Interphone"[7] et qui avaient fait couler beaucoup d'encre et animer beaucoup de controverses entre scientifiques, certaines avaient mis en évidence une augmentation du risque pour des tumeurs du cerveau après une durée d'utilisation de plus de 30' par jour durant plus de 10 ans et d'autres études ne voyaient aucune corrélation entre utilisation de portables et les tumeurs au cerveau.
- Néanmoins, peu après la publication de cette étude, les rayonnements des micro-ondes (HF) lors de l’utilisation des GSM, furent décrétés par l'OMS (en 2011) comme cancérogène possible, malgré la puissance des lobbies de la téléphonie mobile.
- En 2012, La Knesset (le parlement israélien) votait, quant à lui, une motion obligeant d'accoler la mention suivante sur chaque portable vendu: "Le Ministère de la Santé met en garde contre l'utilisation importante de ce dispositif qui pourrait augmenter le risque de cancer, surtout chez les enfants."
S’agirait-il d’une coïncidence hasardeuse ? Il ne semble pas :
- Une étude coordonnée par Hardell, de l'université d'Öbrero en Suède[8] montre une relation de risque accru, suivant le nombre d'heures et d'années passées aux téléphones sans fils. Le risque augmenterait légèrement après cinq ans d'utilisation, doublerait après 20 ans d'usage et triplerait après 25 ans d'utilisation.
Tout récemment, l’étude publiée par le Dr. Gaëlle Coureau et ses collègues de l'Université de Bordeaux dans une revue de référence, « Occupational Environmental Medicine »[9], montre qu’au-delà de 15 heures par mois (soit plus d’une demi-heure par jour), l’utilisation d’un GSM multiplie par 2 le risque de développer un cancer du cerveau. Le cerveau en développement des enfants est nettement plus vulnérable que celui des adultes. Le risque de cancer du cerveau chez l’enfant est donc nettement plus grand.L'étude, regroupe toutes les tumeurs cérébrales, bénignes ou malignes, survenues entre juin 2004 et mai 2006 chez les personnes de plus de 15 ans.
Il faut dire que dès que nous nous trouvons dans des champs de micro-ondes, et cela même que les champs en sont très faibles (moins de 0,1V/m), la barrière spécifique qui filtre le sang qui arrive jusqu'aux neurones[10] devient perméable, c'est à dire qu'elle laisse passer des substances dont les neurones sont en principe protégés lorsqu’il n'est pas soumis à des champs micro-ondes. Cette pollution lente mais certaine des neurones fait alors le lit d'un accroissement des dégénérescences potentielles de ces cellules. Cette perméabilité à certaines substances toxiques et les brisures d’ADN pourraient bien être à l’origine de la promotion de l’augmentation des différents cancers du cerveau.
Face à cette catastrophe sanitaire qui se déploie lentement mais sûrement depuis l'expansion des communications sans fils (depuis la fin du vingtième siècle pour nos régions) nous sommes en droit de nous demander ce qu'attendent nos élus pour réagir promptement[11].
En fait, la situation est loin d'être simple: car derrière les lobbies du sans fils, les entreprises pharmaceutiques se frottent les mains:quelle aubaine pour elles! Hors elles ont de quoi faire pression tant sur les hommes politiques que sur les hôpitaux ou encore les instituts de santé publique! Quant à tout l'appareillage de surveillance, qu'il soit étatique ou non, il est facile de s’imaginer avec quelle simplicité on peut tracer, les personnes, leurs conversations et leurs écrits grâce aux communications sans fils. Ces derniers ne doivent pas être en reste pour faire pression pour que tous les territoires soient couverts parce que capturer des informations qui circulent dans l'air, c'est inodore et peu traçable!
Face à cette dérive, nombre de scientifiques de renom ont déjà pris leur responsabilité. Dès 2006, une trentaine de scientifique internationaux de réputation mondiale, invités à la Commission Internationale pour la Sécurité Électromagnétique cosignaient la Résolution de Benevento[12] qui demande notamment, outre d’abaisser les normes d’irradiation et « de concevoir des zones blanches dans les villes, bâtiments publics,... et dans les transports publics afin de permettre l’accès aux personnes hypersensibles aux CEM ». Le rapport « Bioinitiative »[13] de 2007 va dans le même sens et demande de ne pas dépasser la norme de 0,6Vm comme cela avait déjà été demandé par la résolution de Salzbourg en juin 2000.
De nombreux médecins et pédiatres ont également pris publiquement leur responsabilité[14]. En mai 2011, le politique se met enfin à bouger sérieusement et le Conseil de l’Europe demande par exemple « de porter une attention particulière aux personnes électrosensibles, ....., en créant par exemple des « zones blanches » non couvertes par les réseaux sans fils., de fixer un seuil de prévention pour les expositions chroniques n’excédant pas les 0,6V/m, et de le ramener à moyen terme à du 0,2v/m ! De privilégier dans les écoles et les salles de classe des systèmes d’accès à l’internet par connexion filaire, .... Bref, les recommandations de la résolution 1815 du Conseil de l’Europe vont dans le sens des alertes des scientifiques et des résolutions à prendre en conséquence.
Bien sûr, certains scientifiques nient l'évidence, - l'académie de médecine elle-même ne proclamait-elle pas haut et fort en 1996 que la mortalité due à l’amiante était surestimée de manière fantaisiste ?[15]. Aujourd’hui encore, certains scientifiques calment le jeu mais comme par hasard, La plupart de ceux-ci ont travaillé pour des entreprises de téléphonie mobile. A l’opposé, l'Académie Américaine de Médecine Environnementale (AAEM), qui regroupe des docteurs en médecine, des ostéopathes et des chercheurs dont l'objet des travaux est lié à l'influence de l'environnement sur la santé humaine remarque que depuis quelques temps, les médecins font état d'une augmentation du nombre de patients qui présentent des symptômes particuliers, lesquels sont réversibles lorsqu'on élimine toute source d'émissions sans fil à leur domicile tels que téléphones portables, téléphones sans fil d'intérieur, et routeurs Wi-Fi. En septembre 2010, le Journal of the American Society for Reproductive Medicine, Fertility and Sterility rapportait que dès 4 heures d'utilisation d'un ordinateur portable standard en Wi-Fi le sperme est endommagé[16]. En conséquence, en Octobre 2012, l'AAEM publiait un avertissement concernant les réseaux Wi-Fi à l'école : "Il s'avère que les ondes sont la cause de troubles tels que des difficultés d'apprentissage, des réponses immunitaires altérées, des maux de têtes, et ces troubles sont bien documentés dans la littérature scientifique. Il est fortement recommandé, dans les écoles, de recourir à des technologies plus saines, tels que les réseaux internets câblés."
En décembre 2012, l'Académie Américaine de Pédiatrie, qui représente 60 000 praticiens, a écrit au Congrès en requérant la mise à jour des niveaux de sécurité concernant l'exposition aux ondes, tout particulièrement concernant les enfants et les femmes enceintes. Les réseaux Wi-Fi en milieu scolaire sont des centaines de fois plus forts que les systèmes utilisés à domicile. Ils sont également des dizaines de fois plus puissants que les systèmes utilisés dans les cafés et les restaurants. En effets, ces systèmes doivent relier des centaines d'ordinateurs simultanément, d'où leur puissance plus importante, et d'où l'exposition problématique des enfants, qui sont les plus sensibles, durant de longues périodes sur toute la journée, et ce pendant toute leur enfance.
Il tient à nous, alors citoyens engagés, d'obliger nos politiques à prendre leurs responsabilités qui, comme on l'aura compris à la lecture de cet article ne peuvent seuls combattre dans cet arène où l'éveil démocratique de chacun et chacune sera ou ne sera pas.
Note au sujet des sources : j’ai d’abord été alerté par les médias : RTBF, Le Soir, Le Monde,… J’ai ensuite pu aller plus loin grâce à des sites internet tel que celui de Teslabel, ou celui de Jean-Luc Guilmot (001.be.cx) ou encore celui de Robin des Toits. J’ai ensuite été recherché l’original d’une étude sur trois en moyenne pour en vérifier les sources, le contenu, le protocole, les lieux de publications,… J’ai pu vérifier que ces études provenaient des meilleures universités, étaient signées ou cosignées par des Universitaires de renom qui n’avaient plus à faire leurs preuves.
Wendy Malpoix.
[1] Wolf R et D, "Increased incidence of cancer near a cellphone transmitter station", International Journal of Cancer Prevention, vol 1, number 2, april 2004.
[2] Eger H. et al. Umwelt-Medezin-Gesellschaft. Nov 2004, pp 326-335.
[3] Ce n'est pas la finalité des études épidémiologiques.
[4] Reflex pour Risk Evaluation of Potential Environmental Hazards From Low Frequency Electromagnetic Field Exposure Using Sensitive in vitro Methods, 2004. Conduite de 200 à 2004, cette étude a été menée dans 12 laboratoires de 7 pays européens. Les études ont été réalisées en « double aveugle » sur l’ADN de cellules humaines et animales.
[5] Professeur émérite de l’UCL, qui a travaillé toute sa vie comme professeur et chercheur dans le domaine des micro-ondes. La thèse de Dirk Adang fut défendue en juin 2008 à l’UCL et est éditée sous le titre : « an epidemiological study on low-level 21 month microwave exposure of rats ».
[6] fourmis et abeilles, études réalisées par des départements et universités différentes. Réf pour l’étude récente sur les fourmis : GSM 900 MHz radiation inhibits ants' association between food sites and encountered cues.Marie-Claire Cammaerts, Philippe De Doncker, Xavier Patris, François Bellens, Zoheir Rachidi, David Cammaerts. Electromagn Biol Med. June 2012, Vol. 31, No. 2 , Pages 151-165.
[7] Interphone : Coordonnée par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) de l’OMS entre 1999 et 2003, cette étude visait à préciser le risque de tumeurs causées par l’utilisation du téléphone mobile.
[8] Lennart Hardell, Michael Carlberg, Fredrik Söderqvist, Kjell Hansson Mild ,…. Internaltioanl Journal of Oncology, septembre 2013
[9] «Mobile phone use and brain tumours in the CERENAT case-control study » publiéé en ligne en mai 2014 par la renommée revue Occupational and environmental medicine.
[10] La barrière hématoencéphalique, Salford, Oxford, 1992. Et pire encore "la perméabilité de cette barrière perdure jusqu'à huit semaines après l'exposition".
[11] Si des médicaments avaient montré tant d'effets nocifs, en phase de test, ils n'auraient jamais été commercialisés. Mais comme les GSM et les tablettes sont des biens d'usage courant, aucune étude préliminaire n'a été nécessaire pour leur commercialisation.
[12] Février 2006, pour la résolution en entier, consulter le site www.icoms.eu , les signataires viennent des meilleurs instituts nationaux et universités du monde entier : Chine, Canada, Europe, Russie, USA.
[13] Rapport Bioinitiative, août 2007, Ce rapport passe en revue les conclusions de plus de 1600 études scientifiques, et conclut à la nécessité de réduire fortement l’exposition des personnes aux émissions des radiations non ionisantes, surtout lorsqu’elles sont chroniques : sur les lieux de vie, de travail,... Ce rapport est cosigné par une quinzaine de scientifiques des meilleures universités du monde et experts dans le domaine du bio-électromagnétique.
[14] Le nombre des appels et le nombre des signataires médecins ou thérapeutes qui cosignent ces appels n’arrête pas de croître : de 10 à 15 par appels entre 2002 et 2005 (appel de Fribourg, Bamberg), ils passent à une cinquantaine en 2009 (appel de la Haye), mais dépassent largement les milles depuis 2012 (1500 en Suisse) pour déclarer en cœur que « les ondes sont un problème de santé publique », et qu’il faut drastiquement diminuer les valeurs limites,... (1.200 en Allemagne, 2500 en France).
[15] Le monde diplomatique, avril 2002, p.30 , tout comme elle a proclamé en décembre 2009, avec l’académie des Sciences et celle des Technologies que « réduire l’exposition aux onde des antennes-relais n’est pas justifié scientifiquement », se basant sur des analyses d’études qui vont à l’encontre de la très reconnue Reflex et bien d’autres. Le syndicat français des médecins éleva immédiatement la voix pour s’indigner et contrer les affirmations de ces académies
[16] Aitken RJ, De Iuliis GN. Origins and consequences of DNA damage in male germ cells. Reprod Biomed Online 2007; 14:727–33.
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